Nouvelle version de FCPX, 10.3

Nouvelle interface

La nouvelle version de FCPX, la 10.3, qu’on peut qualifier de majeure, apporte son lot de nouvelles fonctionnalités qui s’avèreront  forts utiles pour les sujets news et magazines, au vu des potentialités qui se profilent.

En apéritif, une « petite » nouveauté, cachée dans le menu « Présentation/Navigateur », qui va vite devenir fondamentale: On peut activer la lecture des rush en continue dans le navigateur, sans qu’elle s’arrête à chaque fin de clip; et ce, tout en indexant (mots-clé) et en posant des marqueurs.

derushage

Ça n’a l’air de rien, mais dérusher ainsi le tournage signe la fin du principe du bout à bout, le « BaB ». Fort à parier que cela facilitera grandement le travail de certains.

Mais l’évolution majeure concerne la gestion de l’audio, qui se voit considérablement améliorée avec l’usage des métadatas et des « rôles ».

 

L’interface:

Une interface entièrement refondue, aplatie, plus fournie, plus « pro » (?) diront certains. On est définitivement sorti du » i-Movie Pro ».

L’apparence générale, très sombre et monocolore, contraste avec les seuls éléments colorés que sont les vignettes des clips et leurs pistes audio. Les icônes ont subi une cure d’amaigrissement graphique. On ne pourra guère aller beaucoup plus loin dans la sobriété.

Des commandes voient leur icône déplacée à un autre endroit de l’écran. Certaines ont carrément disparu comme « favori », ou « rejeté », mais leurs raccourcis subsistent (« f » et « delete »)

L’emplacement et la présence des principales fenêtres restent identiques. Mais, évolution notoire dans FCPX, les différentes parties de l’interface peuvent être customisées, et on peut sauvegarder les dispositions. Des « Workspace » donc, à l’instar des concurrents comme Première ou Média-Composer. Depuis 2011, FCPX se limitait à une interface fixe, avec l’activation ou non des fenêtres, et à un redimensionnement basique.

workspaces

Ces workspaces peuvent être exportés, tout comme les raccourcis clavier. On peut donc changer de machine et garder son environnement. Ce concept tellement basique chez les autres éditeurs, était bien présent dans FCP7. Il avait complètement disparu dans FCPX…Cela préfigure-t-il un développement du travail collaboratif…?

La barre orange au-dessus de la timeline signifiant la nécessité d’un rendu a été remplacé par une barre de pointillés blancs, pas vraiment percutante de lisibilité…

Les pistes sur la timeline:

Une autre logique évolue : Résolument « trackless », c’est à dire une timeline sans piste vidéo et audio véritables, FCPX rentre, un peu, dans le rang, avec un affichage des « pistes » audio pour un traitement facilité du mixage. Nous y reviendrons.

pistes audio

Une fenêtre, « l’index de timeline », jusqu’ici bien discrète parce qu’aux fonctions sous-estimées, prend là toute son importance dans cette nouvelle version. En effet c’est à partir de celle-ci qu’on va gérer très ergonomiquement les rôles audio et leur affectation aux sorties audio qui en résulteront.

Le métadata « Rôle »:

C’est une originalité de FCPX, absente chez les concurrents donc.

Les rôles, ce sont des sortes « d’étiquette » que l’on accole aux clips, qui d’une part permettront d’avoir une gestion très souple de la typologie des clips, et d’autre part conditionnent l’export fichier final. ­

Pour faire court, si j’assigne par exemple le rôle audio « ITV » aux sonores, j’obtiendrai, au final, une piste audio distincte comportant uniquement les interviews. On a donc, en gros, « patché » chacun des audios de la timeline, et même du navigateur, vers une sortie audio du master final. On se rapproche donc grandement de l’affection d’une piste audio d’un clip à une piste de Timeline, et la sortie qui lui correspond.

On voit tout de suite l’intérêt de ce concept : Quelques rôles définis à l’avance, ambiance1, ambiance2, ITV, Commentaire, etc.…, fourniront à l’export, un fichier aux pistes audio homographes (On aurait pu choisir a1, a2, a3, etc….). Offrant ainsi une matière cohérente pour le mixage qui lui succède.

Attribution des rôles

 

Très concrètement, avec la commande  » Partager/Fichier Master…/Réglages » on pourra fabriquer un fichier « multi-pistes » aux pistes audio correspondants aux rôle que vous avez définis et assignés.

export-multipistes

 

La notion d’affectation des pistes audio de la timeline vers les pistes de sortie est déjà connue dans les autres logiciels de montage.

A ceci près que la démarche est différente : On n’affecte pas une piste audio d’un clip vers une piste de la timeline, elle-même redirigée ensuite vers une sortie audio. Mais on assigne directement un metadata à un clip, qu’il soit dans la navigateur ou sur la timeline; ce métadata dirige l’audio du clip directement vers une sortie, et ce, avec une très grande souplesse d’emploi, de manière groupée ou non, aidé par un affichage clair et coloré. Adobe Première Pro utilise déjà ce principe.

De plus, et surtout finalement…, dans l’index de time-line, on a la possibilité de permuter d’un clic une vue qu’on pourrait qualifier  « de montage » avec une vue dite « d’export », qui nous affiche la configuration du fichier final avec ses différentes pistes audios bien visibles et colorée. Le concept, novateur, est dans son principe redoutable d’efficacité.

 

vue-montage

Vue « montage »

 

Vue « Export »

On voit bien ici l’intérêt des rôles, (ITV/Ambiance 1/Ambiance 2/Com), et des codes couleur correspondants, qu’on peut choir également . Les « pistes », ou ce qui y ressemble furieusement, sont rebaptisées « files audio », « audio lanes » en anglais. Role = piste ? Role = groupe audio ? (table de mixage), compte tenu des sub-roles, etc…Encore des débats sémantiques à venir.

L’ordre vertical des pistes (files audio donc…)  peut de plus être modifié par un simple drag&drop:

.

Plutôt sympa. Ça, plus le code couleur, on obtient ainsi une lisibilité parfaite pour l’export fichier

 

Les nouvelles fonctionnalités et leur usage.

Limitons-nous à quelques-unes. Depuis sa sortie, la blogosphère dédiée fourmille de descriptions de ce nouvel opus.

– Nous avons déjà cité la lecture continue dans le navigateur. (Ne pas oublier de désactiver la lecture en boucle)

– L’affectation des rôles est accessible partout dans l’environnement (navigateur, timeline, inspecteur, etc.…) par un clic droit sur le clip. Ce qui souligne son importance. Bonus: A chaque rôle, on peut y affecter une couleur. La lisibilité est accrue.

– La fenêtre de l’inspecteur peut se dérouler jusqu’en bas de l’écran par un double clic en haut de celle-ci.

– Les « anciennes » bibliothèques doivent être mises à jour. L’opération n’est pas réversible. Elles ne pourront donc plus être lues par les versions précédentes de FCPX. Heureusement un export xml dans sa version 1.5 permet d’en recréer une, correspondant à la version antérieure de FCPX.

– Support du protocole réseau SMB.

– Nouveaux codecs implémentés à l’export, dont la famille Panasonic des AVCi 50/100/200.

– Sur les effets: Dans les « transitions », est apparu un effet « Morphing », qui, en (très) gros adoucit le cut entre deux extraits d’un sonore par exemple, en évitant cette impression de saute d’image.  Avec plus ou moins de bonheur. Il ne s’agît ni plus ni moins qu’une interpolation d’image. Autant dire tout de suite qu’un bon plan de coupe reste conseillé dans la plupart des cas…

– Dans les paramètres de la bibliothèque, il est maintenant possible d’incorporer à l’intérieur de celle-ci, les « modèles Motion ». Donc les effets utilisés dans cette dernière. Ainsi, en cas de copie, pas besoin d’installer les effet utilisés sur la machine cible (Un splitscreen personalisé par exemple), ils seront embarqués avec la bibliothèque source.

– FCPX garde sa lacune tout autant mystérieuse que désormais légendaire  : Toujours pas de fondu audio. Même si un contournement somme toute rapide existe. Une commande de fade en début et/ou fin de clip a toute de même été ajouté, et duplicable sur une selection.. Mais le chevauchement entre deux audios doit toujours se faire manuellement.

– Pour ceux qui travaillent en 4K, amélioration notable: La prise en charge de l’espace colorimétrique Rec 2020. Il vous faudra bien évidement utiliser le (couteux) moniteur vidéo 4K qui va bien pour en profiter pleinement.

La richesse de cette mise à jour de FCPX n’est pas encore exhaustivement explorée. Tant par ses fonctionnalités, que par les plugins qui, soyons-en sûr, verront le jour pour en tirer parti. Rappelons que l’activité de développement des plugins FCPX est particulièrement féconde.

Sur l’intention, au vu des nouveaux choix et options proposés, Apple s’est résolument mis à l’écoute des professionnels, ce qui n’était pas forcément perceptible par le passé…Bonne nouvelle.

Nous  aurons donc surement l’occasion d’en reparler.

 

 

5 réflexions au sujet de « Nouvelle version de FCPX, 10.3 »

  1. Intéressant préambule à ce que seront, à n’en pas douter, les futurs tutos qui vont venir.

    « Nous en auront donc surement l’occasion d’en reparler. »

    Nous en _aurons_donc…..

    Désolé, c’est plus fort que moi…

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *